SOPHOCLE

Une nouvelle série d'illustrations en noir blanc et gris réalisée pour la revue de philosophie Transhumance, dont le thème du prochain numéro (été 2012) sera "L'homme qui se fait violence". La violence dans toutes ses manifestations et pas seulement dans sa forme spectaculaire comme le cinéma, par exemple, peut la décrire le plus souvent. C'est la deuxième fois que j'ai le plaisir de travailler pour cette publication qui ne peut se permettre de publier des travaux en couleurs.

La radicalité du noir et blanc me convient et m'aide souvent à solutionner graphiquement des idées. J'ai souvent en tête le travail de Frank Miller mais plus largement les gravures expressionnistes d'artistes Allemands et Belges du 19 e lorsque j'aborde ce type de travail. Pour cette série, c'est le travail de l'américain Saul Bass (graphiste américain) qui m'a permis de cerner plus facilement ce que je voulais réaliser.

J'ai utilisé des élements graphiques extraits de mon book d'illustrateur corporate en les détournant de leurs fonctions initiales afin de les exploiter dans un ton bien différent. J'aime créer des ruptures de ton, c'est un principe visuel qui est expressif et attractif s'il est au service d'une idée forte. Ici les personnages sont devenus des silhouettes anonymes qui évoluent dans des contextes agressifs ou du moins dramatiques. Ils sont à la fois perdus, dominés et dans une forme d'acceptation pathétique. L'image de l'homme au cartable est la métaphore du "working man" qui hante toutes les capitales modernes.

Voici une série d'illustrations intitulée "LAND OF GHOSTS". Elle sera publié dans le prochain numéro de Synapses, une jolie revue d'illustration ouverte aux expérimentations graphiques.

J'ai travaillé avec le logiciel Photoshop.

J'aime trouver des similitudes entre les techniques traditionnelles que je pratique toujours (encre de chine, mines graphites, fusain, pastel, etc) et les outils de Photoshop. Le plus souvent, je fabrique mes Brushes et les intègre dans la palette outil de ce logiciel. Cela permet de réaliser des travaux beaucoup plus rapidement que sur papier. Mais aussi, cela permet de faire cohabiter des techniques sèches et humides qui dans la réalité ne se mélangent pas parfaitement, pour des raisons techniques lourdes et longues à gérer. Ici, pas de temps de séchage  à respecter, pas de problème de papier qui gondole ou se déchire sous la pression d'un outil. Photoshop permet en fait, une forme "d'excellence technique" mais attention il ne fait pas le travail à votre place, et c'est tant mieux ! L'historique de Photoshop, de fait est pour moi le plus merveilleux des outils puisqu'il permet de revenir en arrière sur des étapes précedentes, lorsqu'on veut retoucher. C'est l'air de rien une révolution pour les illustrateurs en particulier dans leur approche du travail et durant tout le process d'exécution.

J'ai cherché à developper un climat "fin de siècle" comme j'aime en trouver dans les romans de Poe, Karl Hans Strobl et les contes des frères Grimm qui laissent toujours transparaîtrent une forme d'inquiétude au travers du merveilleux. L'oeuvre de Julien Gracq à été également une source d'inspiration.

J'ai décidé d'écrire un poème en anglais, car des phrases se sont imposées à moi au fur et à mesure que je réalisais ces images. Cette langue est selon moi musicale pour la métrique évidente qu'elle contient.

Je pense que d'autres travaux viendront confirmer cette ligne graphique. Mais pour le moment, je vous invite à voyager vers le pays des fantômes.

J’ai travaillé durant 10 ans pour la presse et l’illustration jeunesse (Magnard, Milan, Casterman, Hachette, Walt Disney, Fleurus, Nathan, IMP, Larivière, Cobra, Universal, TF1 presse). C’est un univers très codifié. Il faut bien en connaître les contraintes (pédagogiques, commerciales, esthétiques) pour travailler régulièrement. Les modes graphiques s’y succèdent rapidement. Les tarifs pratiqués par les éditeurs obligent à travailler énormément pour pouvoir en vivre. J’avais trouvé la solution de dessiner pour plusieurs tranches d’âges, dans divers magazines, dans des styles différents. J'ai travaillé avec des feutres pantones, à l'aquarelle, à l'encre de chine, mais ces documents sont anciens et ne passent pas bien une fois scannés. Voici donc une sélection d’illustrations plus récentes, issues de fichiers photoshop qui vous donnera un aperçu de ce que j’ai pu réaliser en ce domaine.

Voici des extraits de mon book CORPORATE pour le seul secteur de la communication. Je signe mes créations Christopher FLINT. Je suis représenté par l'agence KOTETKAT, à Paris qui fait un travail sérieux dans cet univers exigeant. J'ai le plaisir de travailler essentiellement pour de grosses agences qui me font profiter de la puissance de marques comme: COCA COLA, AUCHAN, BRITISH AIRWAYS, GMF, etc. Ce style graphique est vectoriel mais j'essaye de ne pas être froid au niveau du rendu, en travaillant les attitudes, les compositions, les couleurs, textures afin d'idéaliser le contexte dans lequel est présenté le produit. Mes influences son Kiraz, Alain Grée, Bo Lundberg et Herbert Pothorn.

La notion de tatouage est incontournable dans l’histoire des civilisations. Le tatouage tribal me semble le plus pur. Dans l’univers du heavy métal, j’aime l’utilisation de motifs issus de vieilles civilisations. Je travaille les rapports de symétrie qui affirment une image puissante. Voici quelques « tatouages » que j’ai voulus efficaces, radicaux dans la façon que j’ai eu de m’approprier des signes profondément encrés dans l’inconscient collectif.

J'aime le principe de la série, car réaliser de nombreuses illustrations sur le même thème permet d'explorer le sujet, de trouver des solutions graphiques auxquelles on aurait peut-être pas pensé. L'imaginaire se laisse aller au bout de quelques dizaines de dessins. Puis le passage à la couleur vient relancer l'intérêt, là où la lassitude risquerait de prendre le pas sur l'enthousiasme du début. L'univers du "Bois des fous" est influencé par l'illustration médiévale, époque où la perspective était encore maladroite. Unité de temps et de lieu : ce stratagème m’a permis de créer des êtres étranges, monstrueux, hors gabarit. Ces personnages qui déambulent sans raison, se croisent, flottent, sortent de terre m’ont accompagné pendant quelques semaines, pour mon plus grand plaisir.

J’ai passé de longues heures à regarder les grandes pochettes de disques « 33 tours » lorsque j’étais adolescent. J’étais fasciné en particulier par celles des groupes de rock progressif, tels que : PINK FLOYD, GENESIS, KING CRIMSON, YES, RUSH, SAGA, ELP, dont les visuels étaient toujours fascinants, mystérieux. J’ai réalisé plus tard que l’image de ces groupes avaient modelé mon rapport à la musique, plus largement au rock. Le plaisir de détailler un visuel est resté tout aussi intense que ma passion pour la musique. Le logiciel Photoshop m’a permis, depuis quelque temps, de faire mes propres versions de pochettes de CD, à l’heure, où le CD se dématérialise pour se réduire à un flux de mp3. C’est aussi un bon exercice de manipulation des divers éléments graphiques (textures, matières, photos, police de caractère) qui forment l’identité de divers courants musicaux, en acceptant de jouer avec leurs codes, même si parfois, ils correspondent à des stéréotypes.

J'ai grandi en admirant les dessins fabuleux de Buscema, et de Jack Kirby. Je ne comprenais rien à leur manière de dessiner les corps. Plus tard j'ai mis des mots sur ces formes : raccourcis, plongée, contre-plongée, éclaté, etc. Je réalise que ces grands maîtres du comix avaient largement contribués à m'éclairer sur les fabuleux pouvoirs que peut procurer le dessin sur la triviale réalité. Avec la section I-ROSE je me suis amusé à rendre hommage à ces artistes du passé, sans oublier le génial Bruce TIM. Je n'ai pu m'empêcher de mettre un peu d'humour dans cet univers Pop.

Chers amis, vous êtes invités à pénétrer dans le temple SOPHOCLE. La salle EDEN rassemble des dessins tendres et romantiques. NAXOS est la pièce dans laquelle, sont présentées des illustrations potant sur des paysages idéalisés. PÉRISTASIS est le terme qui désigne ce qui entoure la pièce centrale du temple grec. Ce sont donc des variations sur des thèmes qui me sont chers, souvent liés au cinéma au théâtre et à la littérature. Bonne visite, vous êtes ici chez vous !